Un peu plus d’un an après le décès de son ami et compatriote Jean-Jacques Ewong Ingolat, avec qui ils ont sillonné de nombreux stades d’Afrique et du monde, c’est au tour de Maurice Ebanga de fermer l’objectif de son appareil photo pour l’éternité. Souffrant depuis quelques années, l’une des bibliothèques de la photographie sportive est décédée le 28 janvier dernier à l’âge de 56 ans.
Né à Yaoundé au Cameroun, Maurice Ebanga s’est lancé dans la photographie sportive en 1990. Depuis lors, il a rarement manqué une compétition d’envergure. Ce qui fait de lui l’un des Camerounais et Africains les plus capés du domaine. Dans son palmarès, Maurice Ebanga aura couvert 7 Coupes du monde, 3 Jeux olympiques, 2 Coupes des Confédérations et 15 Coupes d’Afriques des nations (Can).
Au cours de sa carrière, Maurice Ebanga a vu défiler devant lui plusieurs générations de joueurs chez les Lions indomptables du Cameroun. « Certains me considèrent aujourd’hui comme un père, d’autres comme un grand-père, parce qu’au fil des années et des compétitions, nous sommes devenus une famille », confiait-il à un confrère camerounais lors de la CAN 2019 en Egypte.
Marié et père de huit enfants, celui qu’on a surnommé « Nyamoro » (grand-frère en langue Ewondo) est décrit par ses proches, dont Seidou Mbombo Njoya, l’actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), avec qui ils ont fait la classe de 6e au Lycée Général Leclerc de Yaoundé comme un « vrai passionné de la photographie ».
Lorsqu’il devait prendre une photo, « Nyamoro » retenait presque son souffle. « Tous les domaines de la photographie requièrent un niveau de concentration particulier. Mais la photo de sport telle que je la conçois est un cran au-dessus en terme d’exigence, parce qu’il faut non seulement surveiller les actions de jeu, mais aussi les joueurs sur le terrain, le banc de touche, les arbitres ainsi que le public », expliquait-il au confrère.
A la question de savoir ce qu’est une belle photo, Maurice Ebanga répondait toujours : « c’est une photo qui fascine ceux qui la regardent. Les spectateurs doivent pouvoir lire l’émotion de la personne photographiée. Et pour réussir une belle photo, il faut être concentré et trouver les bons angles. »
Olivier Banaken