Dans une interview accordée à FIFA.com, le camerounais Jean-Pierre NSAME aborde sa situation avec les Lions Indomptables et fixe les conditions de son retour dans la tanière.
Ci-dessous un extrait de cette interview.
À 27 ans, et avec votre niveau actuel, intégrer les Lions Indomptables et vous y installer durablement reste-t-il un objectif important ?
L’objectif reste toujours dans ma tête. Mais je suis simplement confronté à une situation qui ne me satisfait pas, dans les rapports, dans les choses qui se disent et les prises de position, sachant que tout avait été éclairci bien avant. Aujourd’hui en tout cas, je ne suis pas contre venir en sélection et voir comment ça se passe, si les choses sont arrangées. Il y a un nouveau sélectionneur, et j’ai eu des expériences qui se sont mal passées avec les anciens. Tant qu’on ne me parle que du terrain, les à-côtés ne m’intéressent pas. Donc envisager de venir, bien sûr. Dans un contexte où tout va bien.
Aucun attaquant n’a vraiment réussi à être titulaire indiscutable chez les Lions depuis quelques années. Est-ce le meilleur moment pour gagner votre place avec le début des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2022 ?
Je me suis donné les moyens pour. La première fois, j’ai été déçu d’un prise de décision, mais que j’ai acceptée, de l’ancien sélectionneur Clarence Seedorf. Je m’étais donné les moyens pour être en position d’aller à la CAN 2019, j’avais fini meilleur buteur camerounais en Europe à ce moment-là, mais il a préféré faire un autre choix. Je le respecte, mais il ne m’a pas donné d’explication convaincante, puisque parmi les attaquants qui étaient là, j’étais celui qui marquais le plus. Maintenant, je continue à travailler, et je m’efforce de me mettre en position pour avoir la possibilité de m’imposer. Je répondrai présent. Mais les choix, les décisions, les histoires, ce n’est pas moi qui les contrôle…
Dans les qualifications, le Cameroun affrontera notamment la Côte d’Ivoire dans le Groupe D (avec le Malawi et le Mozambique). La première place se jouera-t-elle sur ces deux confrontations ?
C’est une grosse rivalité, du fait des époques anciennes de Didier Drogba et Amuel Eto’o et tous les grands joueurs de cette époque. Je me souviens, j’en parlais avec Roger Assalé avec qui j’ai joué. On aimait bien se chambrer sur cette rivalité. Je trouve ça bien d’avoir une rivalité entre ces deux grandes nations, et si tout va bien, la qualification va se jouer entre ces deux équipes. Mais je trouve un peu triste de n’en avoir qu’une seule qui se qualifiera. Ce serait bien d’avoir les meilleures équipes africaines à la Coupe du Monde, ça montrerait que le football africain est bien présent. Ça va être un match très intéressant, surtout si j’y suis et que j’ai l’occasion de croiser Roger !
Avec son passé en Coupe du Monde, le Cameroun a-t-il toujours la pression et quasiment l’obligation de se qualifier ?
C’est ce que le peuple camerounais attend de sa sélection. C’est une pression pour tous les joueurs. Au Cameroun, la sélection appartient un peu au peuple. J’ai eu l’occasion de le voir. C’est un peuple fanatique, extrême des deux côtés. Quand on fait un mauvais match, ils ne nous accueillent pas forcément avec les bras ouverts… (rires) Ils vont vous aimer comme des fous quand vous gagnez. Par contre, ils sont capables de vous détester comme des fous si vous perdez. Parfois on a l’impression qu’on n’a pas le droit de perdre. Alors que le foot est fait de victoires et de défaites. Mais le Cameroun doit se mettre cet objectif de toujours se qualifier pour la Coupe du Monde et de donner une bonne image du football africain.
Propos recueillis sur www.fifa.com