Le ratio entre les financements reçus des partenaires de cette institution, et les performances sportives de celle-ci, est en totale inadéquation, voire en ambivalence criarde !
Environ 500 millions par an de subventions publiques et privées
Deux compétitions majeures de cette fédération sont entièrement financées par l’Etat chaque année à hauteur de centaines de millions depuis plus de 20 ans, à savoir le Tour du Cameroun et le Grand Prix Cycliste International Chantal BIYA, qui cette année, selon certaines indiscrétions, a reçu à lui seul, du chapitre 16 du budget du MINSEP, exactement 241 millions de FCFA, déchargés en totalité, en liquide, et exécutés par M. YOSSI, Président de ladite Fédération, également ordonnateur du budget de la compétition. Si l’on ajoute à ce montant la subvention de l’Etat pour le Tour du Cameroun (2e compétition majeure) et les contributions des principaux sponsors et mécènes de ces 02 compétitions, à savoir la SNH, CAMTEL, PMUC, la SABC, pour ne citer que ceux-là, la FECACYCLISME dispose au total chaque année, d’un montant de subventions de plus de 500 millions de FCA, soit plus d’un demi-milliard par an ! Pour quels résultats cependant ?
Des subventions orientées vers l’ordonnateur du budget et non vers les acteurs du cyclisme
Nous venons de célébrer du 02 au 07 octobre dernier, la 23ème édition du Grand Prix Cycliste International Chantal BIYA, couronnant une fois de plus la performance de cyclistes étrangers au détriment des cyclistes camerounais, qui une fois de trop ont brillé de par des performances médiocres : zéro victoire d’étape, zéro maillot conquis des 05 en lice, zéro présence dans les trois meilleurs au classement général. Une contre-performance qui ne date malheureusement pas d’aujourd’hui. La dernière et unique victoire du Cameroun à ce grand prix remontant à 2017, avec Clovis Kamzong, qui depuis n’a plus jamais brillé.
Interrogés au 20h30 sur la chaine nationale, au lendemain du 23e Grand Prix Cycliste International Chantal BIYA, les coureurs de l’équipe nationale ont justifié leurs résultats par le manque de compétitions dans les jambes et le manque criard de matériel et d’équipements adéquats, au point de manquer parfois de vélos. L’entraineur national a soutenu l’argument de ses poulains en rappelant qu’il travaillait avec le DTN depuis plusieurs années sans salaire. Appelé à rebondir, le Président Yossi a pointé du doigt la rareté des fonds et l’accompagnement insuffisant du MINSEP, bras séculier de l’Etat dans ce domaine, qui selon lui n’est pas assez. M. Yossi serait-il devenu amnésique ? Serait-il hypocrite, ingrat envers l’Etat, ou tout simplement de mauvaise foi ? Que devrait faire de plus l’Etat, lorsque pour une seule des 52 fédérations sportives nationales homologuées, à savoir la FECACYCLISME, elle met à disposition du président pour l’organisation de 02 compétitions près d’un demi-milliard chaque année, via le budget du MINSEP ? Absolument rien de plus si ce n’est d’instruire très rapidement un audit complet de la gestion de ces fonds !
10 milliards de subventions en 20ans pour un résultat néant
Le rapport entre résultats glanés et subventions obtenues par année depuis 20ans, par la FECACYCLISME, suscite de grands questionnements, notamment sur la bonne foi de ses dirigeants. Près d’un demi-milliard chaque année, sur 20 ans, soit environ 10 milliards investit par l’Etat en deux décennies, pour un résultat ahurissant : une équipe nationale moribonde, quasi inexistante, sans palmarès, sans équipements adéquats, ni compétitions dans les jambes au niveau national, avec des lacunes interminables ; Clovis Kamzong, rappelons-le, seul camerounais vainqueur d’une édition du Grand Prix Cycliste International Chantal BIYA, étant plutôt de l’écurie SNH Vélo Club, équipe privée, indépendante de la FECACYCLISME.
Où vont donc ces nombreuses subventions ? Certainement pas au service du cyclisme camerounais, ou de ces acteurs. Car pour ne prendre que le cas du dernier Grand Prix, l’Etat en plus de la subvention de 241 millions donnée par le MINSEP, a financé la couverture média en direct via la CRTV, la couverture par Hélicoptère de la course par le MINDEF, la couverture sécuritaire par les FMO. Les primes par ailleurs ont été offertes par les nombreux sponsors et mécènes cités en amont, tout comme les buffets, presque tous offerts par les élites des localités traversées, sans compter les dons personnels offerts par la Marraine de l’événement.
Monsieur Honoré Yossi dispose donc d’une marge bénéficiaire considérable aujourd’hui pour changer le visage du cyclisme camerounais, améliorer les conditions des cyclistes, et celles de ses collaborateurs techniques, au risque d’être accusé de truandisme, de faux, de mauvaise foi, de poursuite d’intérêt et d’enrichissement personnels, au détriment de l’intérêt général du cyclisme camerounais. Les prochains jours nous donneront la véritable réponse !