Dans une interview accordée à nos confrères du site Africa Foot United, Aurélien Chedjou, ancien international camerounais, révèle comment il avait été écarté de la sélection nationale en 2016, alors qu’il sortait de la campagne qualificative du Cameroun pour la CAN 2017.
Extrait :
Depuis 2016, vous n’aviez plus été appelé chez les Lions indomptables. Est-ce que vous ne nourrissez pas un regret de n’avoir rien gagné avec la sélection tricolore ?
Si ! C’est un regret qui restera toujours gravé dans ma tête parce que j’avais joué pratiquement tous les matches des qualifications pour la CAN 2017 remportée par le Cameroun et puis au dernier moment, je n’ai pas été retenu et la sélection est partie gagner ce titre qui restera comme une petite épine dans ma carrière. Mais, pour vous dire, honnêtement, je ne changerais pas mes titres pour un titre de champion d’Afrique. Je suis fier de ce que j’ai accompli. Sans être hautain ou quoi que ce soit, tous les titres que j’ai gagnés, je pense que plusieurs aimeraient avoir ce que j’ai gagné. Après, bien entendu, un titre de champion d’Afrique avec son pays, c’est toujours bien d’entrer dans l’histoire de son pays parce que c’est toujours bien de faire plaisir à ceux qui nous suivent tout le temps surtout quand on a les mêmes origines. Oui, c’est un regret mais pour répondre à votre question, je ne changerais pas tout ce que j’ai gagné pour un titre de champion d’Afrique.
Avant cette CAN 2017 gagnée par le Cameroun, on vous avait pourtant présenté parmi les joueurs qui auraient décliné la convocation. Qu’en était-il exactement ?
Non, pas du tout ! C’est vrai qu’à l’époque, il y avait déjà de petits problèmes à gauche et à droite comme il y en a toujours eu mais il faut dire la vérité, jamais je n’ai décliné une convocation de l’équipe nationale parce que c’est toujours une fierté de représenter son pays. Je suis venu et tout simplement le coach (Hugo Broos, NDLR) m’a dit qu’il ne comptait pas sur moi. La manière dont ça s’est passé, c’est ça qui m’a beaucoup dérangé parce qu’il faut rappeler qu’à l’époque ma femme était enceinte de ma deuxième fille, il m’avait donné la permission d’aller aux Etats-Unis pour l’assister et il m’a appelé de rentrer. J’ai passé carrément une journée dans les avions pour revenir pour que le lendemain, on me dise que je ne suis pas convoqué. Maintenant, ce sont ses choix à lui, ça lui donne raison, il a gagné la compétition mais comme je disais dans la question précédente, j’ai un goût amer parce que tout n’a pas été dit sur ma non-convocation.
Avant vos déboires à la CAN 2017, il y a eu l’épisode de la Coupe du Monde Brésil 2014 où le Président du Comité de Normalisation de la FECAFOOT de l’époque Joseph Owona vous avait accusé d’indiscipline. Que s’était-il passé réellement ?
Il se trouve qu’il y a un journaliste qui a dit que je suis allé à la plage et que j’ai bu de l’alcool alors que je n’en bois pas du tout et le jour où je le retrouverai, il faudra qu’on s’explique en tête à tête. Il me dira où est-ce qu’il m’a vu consommer de l’alcool avec d’autres coéquipiers. La seule fois où on est allés sur une plage, c’est quand on est arrivés au Brésil, on y a fait un décrassage. Mais en dehors de ça, je ne suis jamais allé à la plage pour boire quoi que ce soit. Vous savez qu’au Cameroun, quand on lit quelque chose, on prend ça pour argent comptant. A partir de là, monsieur Owona, il a trouvé bon de nous attaquer sur ce qui a été dit par ce journaliste. C’est la seule explication que j’ai, peut-être c’est à lui qu’il faut poser la question pourquoi il avait tenu de tels propos.
Toujours en sélection, il y a une époque où vous avez été accusé avec votre pote Nicolas Nkoulou d’avoir tout fait pour que Joël Matip ne retrouve pas une place de titulaire au sein de l’équipe. Que répondez-vous à ces allégations ?
J’ai envie de dire que ce sont des camerounaiseries comme on dit souvent. Moi, ça me fait même rigoler parce que je suis même l’un de ceux qui ont accueilli les binationaux comme on les appelle, ceux qui sont nés de l’autre côté mais qui ont des origines camerounaises, à savoir : Matip, Choupo Moting et bien d’autres. Moi, je n’ai jamais eu de problème avec lui, vous pouvez le lui demander aussi mais jamais de la vie, que ce soit Nico ou moi, on n’a parlé au coach pour que Joël ne joue pas. Il y a des choix qui sont là, il faut les respecter mais une fois encore, c’est la seule explication que je peux vous donner. Ce sont des gens qui ont écrit, peut-être que c’est à eux qu’il faut demander pour savoir où est-ce que Nico et moi, on était pour pouvoir demander au coach de ne pas le faire jouer.
Propos recueillis sur Africa Foot United